J’ai composé cette pièce à l’intention de mes amis de la Batterie-Fanfare de Compiègne, en souvenir de leur énergie et de leur attachement à la musique. Pour l’écrire, j’ai puisé dans l’image puissante et universelle de la tempête : symbole de lutte, de fracas et de dépassement, mais aussi d’apaisement et de renaissance lorsque l’orage s’éloigne. La musique, comme la mer, sait être tantôt calme, tantôt déchaînée, et c’est dans cette tension que naît toute sa force expressive.
Pour donner une résonance poétique à cette œuvre, je me suis inspiré d’un sonnet de Jules Breton (1827-1906), peintre et poète français, dont les mots traduisent avec intensité le tumulte des éléments et l’éclair d’espérance qui en surgit.
Tempête
L'orage s'ammoncèle et pèse sur la dune
Dont le flanc sablonneux se dresse comme un mur.
Par instants, le soleil y darde un faisceau dur
De rayons plus blafards qu'un blême éclat de lune.
Les éclairs redoublés tonnent dans l'ombre brune.
Le pêcheur lutte et cherche en vain un abri sûr.
Bondissant en fureur par l'océan obscur,
L'âpre rafale hurle et harcèle la hune.
Les femmes, sur le port, dans le tourbillon noir,
Gémissent, implorant une lueur d'espoir...
Et la tempête tord le haillon qui les couvre.
Tout s'effondre, chaos, gouffre torrentiel !
Sur le croulant déluge, alors, voici que s'ouvre
En sa courbe irisée un splendide arc-en-ciel.
Jules Breton (1827-1906)