Le Ragnarök, dans la mythologie nordique, désigne une fin du monde prophétique. Selon les récits, il sera précédé de trois hivers consécutifs sans soleil — le Fimbulvetr —, puis d’une bataille gigantesque sur la plaine de Vigrid. La plupart des dieux (Odin, Thor, Freyr, Heimdall, Loki), les géants et presque tous les hommes périront. Ensuite, une série de cataclysmes submergera le monde sous les flots et les flammes. Mais de cette destruction naîtra une renaissance : les dieux survivants — dont Baldr, Hödr et Vidar — rencontreront un couple humain rescapé, destiné à repeupler la terre.
Ce thème majeur est relaté dans l’Edda poétique (probablement composée après l’an mil par un clerc islandais) et dans l’Edda de Snorri, rédigée au XIIIᵉ siècle par Snorri Sturluson, qui s’en inspira largement.
Brœðr munu berjask — Les frères s’entre-battront
ok at bönom verðask, — Et se mettront à mort
munu systrungar — Les parents souilleront
sifjum spilla ; — Leur propre couche
Hart er í heimi, — Temps rude dans le monde
hórdómr mikill, — Adultère universel
skeggöld, skálmöld, — Temps des haches, temps des épées
skildir ro klofnir, — Les boucliers sont fendus
vindöld, vargöld, — Temps des tempêtes, temps des loups
áðr veröld steypisk ; — Avant que le monde s’effondre
mun engi maðr — Personne
öðrum þyrma — N’épargnera personne
Cette œuvre est orchestrée de manière à pouvoir être interprétée avec ou sans chœur. Elle s’articule en quatre thèmes mélodiques, chacun évoquant une étape de la prophétie :
Ouverture – la solennité des origines.
Fimbulvetr – les trois hivers sans fin.
La bataille de Vigrid – le fracas apocalyptique.
Renaissance – l’espoir d’un nouveau monde.